Une deuxième guindaille sur le pavé – Les Aventuriers du Pavé maudit

« Nadzeya OSTAPCHUK – Championne Biélorusse – Lanceuse de Pavé – par Christo »

Mais comment se fait-il que notre Nadzeya adorée, cette délicieuse femme, est devenue l’égérie du Pavé Académique de l’ANLO ? Plus qu’une conseillère, une représentation symbolique et idyllique de tout ce que peut évoquer ce divin Pavé. 

 

Tout a commencé le 3 août 2012, lors des préparatifs des compétitions d’athlétisme des jeux olympiques de Londres. Alors que les freluquets se préparaient pour le 100 m damoiseaux, notre illustre Pavé était déjà confortablement installé dans les tribunes, un paquet de chips au Pickles sur les genoux et une main dans le slip. Comme d’habitude. Il se bidonnait en voyant les petits athlètes aux cuisses de mouche. Ce qu’il attendait, c’était du vrai sport, de la démonstration de bonhomme. Les lancés de machins, de brols et autres poids. C’était uniquement pour ça que le Pavé avait réservé ses places longtemps à l’avance. Si par réservé, on pouvait dire volé à Eric Poupaert lors d’une partie de Crapette. 

Les heures s’enchaînèrent, le Pavé admirait les artistes en maillots et body-collants. Et là, sortie de nulle part, surgissant comme un aigle noir, une brume de beauté arriva au milieu du stade. De rouge et de vert vêtue, Nadzeya venait d’apparaître dans la ligne de mire du Pavé. Ses poils de bras au vent, son quintuple menton en rebond à chacun de ses pas délicats soulevant ses 126 kg au garrot. L’athlète, la déesse de la piste, la fée directement venue de Biélorussie venait de faire exploser les mirettes du Pavé. Et dans son slip, c’était feux d’artifices et bain moussant. 

Nous n’en étions qu’aux premiers essais de lancés. Le regard aussi concentré qu’une colonie de vacances à Dachau, la princesse bodybuildée était prête à projeter tout ce qu’on lui confierait entre les doigts. Elle but quelques gorgées de sa gourde et la balança dans le public, à plus de 263 mètres. Elle était déjà en forme. Un fan lui demanda un autographe. Après avoir signé, on retrouva le stylo et son propriétaire à 118 mètres, incrusté dans un banc. L’échauffement se passait bien. 

Ce ne fut que six jours plus tard qu’eurent lieu les lancés officiels. Les marteaux et les faucilles, c’était fait. A présent, nous allions passer aux poids. Et le Pavé attendait ça avec impatience. Depuis qu’il avait croisé la démarche néandertalienne de Nadzeya, il rêvait de ce moment. Son excitation lui titillait tellement l’esprit qu’il en bavait de fièvre. 

Un poids conforme au lancé féminin de catégorie B, c’est-à-dire le genre de dame à qui tu dis « Pardon monsieur, j’le ferais plus ! » quand tu veux lui faire un clin d’œil, est de 3 kilos et 700 grammes minimum. Et il peut arriver à 4,1 réglementaire les jours de tempête. 

Le Pavé, après avoir jeûné et s’il rentre son ventre, il arrive à 1,7 kg. Mais là, il se sentait investi d’une mission. Cela faisait presque une semaine qu’il s’enfilait tartiflette et raclette de fondue bourguignonne au fromage, au lard et au saindoux. Il approchait tout doucement mais sûrement des 4 kg. Il avait même enfilé une paire de chaussettes en laine et remis son vlek Villon pour arrondir. 

Dans les micros, le nom d’Ostapchuk venait d’être beuglé. On demandait à la championne Biélorusse de s’approcher de la piste de lancer. Et alors que cette charmante créature, à la largeur d’épaule reliant Koksijde à Knokke, saluait la foule, le Pavé se dit que c’était le moment. C’était l’instant. Maintenant ou jamais. 

Oui, le Pavé accourut jusqu’à la princesse de l’Est et se laissa tomber directement dans sa main. Ils échangèrent un regard surpris et fougueux à la fois. Le Pavé bandait comme un colosse et la Biélorusse tombait également amoureuse. Il ne fallut pas longtemps avant que les deux tourtereaux ne partagent leurs fluides buccaux. Il y avait de la salive de Pavé jusqu’au quatrième menton de la gourmande. Ça lui remontait même sur la moustache. Mais l’instant fut coupé par l’arrivée d’un arbitre. Il demanda directement si le poids que Nadzeya serrait contre elle était conforme, bien qu’il ne soit pas sphérique. La femme musclée ne comprit pas directement la question mais quelques secondes plus tard, les juges acceptèrent et invitèrent la sportive à lancer son poids. Déjà ? Se séparer ? Briser cet amour si soudainement ? Le Pavé se pencha à l’oreille de sa surprenante dulcinée et lui murmura « Ne t’en fais pas… Nous nous retrouverons très bientôt… Lance-moi aussi loin que tu m’aimes et je te reviendrai plus hardi et avec plus d’ardeur que je ne pourrais jamais t’en offrir. ». Il eut à peine le temps de finir sa phrase que Nadzeya propulsa le Pavé à l’autre bout de son propre horizon. 

A 21,58 mètres, le Pavé atterrit. Heureux. Amoureux. Un nouveau record venait d’éclater. Une passion était née. 

Depuis, le Pavé a gougnotté plus que de raison sa douce Biélorusse, il l’a fourragée avec avidité et détermination. Ils ont eu trois briques et un marbre russe. Un mariage, deux vacances en camping et des dettes à cause de l’achat d’un jacuzzi extérieur pour leur jardin. 

Bref, un vrai conte de fée…  Et depuis, ils sont devenus inséparables. 

Une guindaille sur le Pavé – Team Philo-mène

Hymne au Pavos Sacré

(H. Lehmann, 3/11/2020. Relecture par Kriek)

Tu apparais dans la perfection de ta beauté, Cube vivant, Créateur de jeux et de divertissements. A chaque rassemblement, Tu te dresses au milieu de nous. Tu emplis chaque regard de ta perfection. Tu es beau, parfait en toute chose, brillant de tous côtés dans ta brute matérialité. Tu régis les chapitres jusqu’à leur terme. Tu cimentes tes disciples par un lien sacré.

Tu t’éloignes, on te dérobe ! Tu n’es plus devant nos yeux : Ton chemin demeure inconnu ? Notre univers se referme, comme mort, au cœur des ténèbres. Les chevaliers dorment dans leurs chambres, La tête enveloppée, plus personne ne reconnaît son frère. Dérobe-t-on leurs biens sous leur tête ? Ils ne s’en aperçoivent pas. Tous les lions sortent de leurs repaires, griffes acérées. Tous les reptiles mordent, sans se soucier de la main qu’ils transpercent. Le monde gît dans le silence, un silence étourdissant, c’est la plus profonde ténèbres. Notre Pavos fédérateur n’éclaire plus notre horizon.

Tu reviens parmi nous. Tu rayonnes, Pavos Sacré, dans le jour. Tu dissipes les ténèbres, Tu répands ta chaleur apaisante. L’Ordre est en fête, les membres s’éveillent, ils se tiennent debout sur leur pieds, serrant la terre vivante. Leur dignité retrouvée, ils revêtent leurs habits de cérémonie, leurs bras célèbrent ton adoration par des ablutions dorées. La corona entière se met à l’œuvre. Chaque chevalier, sénateur, armiger, est satisfait de son breuvage. Les esprits heureux s’enhardissent et lancent des chants et des à-fonds d’adoration à ta puissance vitale. Chaque chapitre a du sens quand Tu apparais.

Comme sont nombreux les évènements témoins  de ta création, mémoire de notre fondation, Pavos unique sans égal. Tu crées l’univers de nos rituels, conscience sans battement de cœur…Alors que tu étais seul.

Tu es la preuve durable et matérielle de notre vie, l’Ordre est incarné en Toi.. Nos yeux fixent continuellement ta perfection, jusqu’à notre coucher, et lorsque nous nous effondrons, Ton travail s’arrête. Tout en ayant quitté nos yeux, tu respires au plus profond de chaque poitrine. Le lien qui nous unit à travers Toi est indestructible.

A chaque assemblée, Tu mets en ordre notre univers ordinesque. Tu le fais surgir pour tes disciples, issus de nos rites initiatiques. Vivant de l’Harmonie universelle, que la durée de Ta vie soit grande ! Que Ta présence parmi nous vive et nous rajeunisse pour toujours, éternellement !