L’ode au Pavé de la team Philo-mène

Pavé, nous pouvons sembler folles, exaltée, hors de la réalité, mais quoi qu’il arrive, nous ne pouvons cesser de nous tourner vers toi. Nos cœurs et nos âmes t’appartiennent. Avec ton cœur de pierre et nos cœurs de midinettes, il fallait s’attendre à vivre des étincelles. Nous hurlons, tu restes de marbre. Nous pleurons, tu récoltes nos larmes. Nous t’embrassons, tu absorbes notre salive.

À la seule évocation de ton nom, nos corps entiers vibrent et nous ressentons l’envie de te toucher, de te sentir, de t’honorer. Au contact de ta pierre, fréquemment, nous avons l’impression que nos cœurs vont bondir hors de nos poitrines généreuses ou encore exploser, laissant là un sentiment de coït interrompu.

Cette étrange aventure avec tous ces pétillements est à la fois un ravissement quotidien et une douleur perpétuelle. Être amoureux n’est pas facile, encore moi de toi. Nous souhaitons pourtant ardemment te retrouver afin de nous unir à nouveau pour l’éternité. Cher Pavé, tu es notre source d’énergie, la huitième couleur de notre arc en ciel. Ça va bien aller, crois-tu? Oui… si nous pouvons à nouveaux marcher dans tes pas.

Chaque nuit, nous tendons l’oreille, guettant ton retour afin de t’éteindre de nos mains chaudes, de nos bouches amoureuses et de nos lèvres purpurines. Sans toi, la nuit est froide, la bière tiède et les friandises datent du jour de la naissance de Bacchus.

Cher Pavé, avec toi, nous voulons courir sous la pluie pendant des heures et des heures. Profitez du doux soleil de l’été et du bruit des vagues. Rien ni personne ne nous empêchera d’être ensemble, dussions-nous donner notre vie en échange.

Nous te voulons, nous t’aimons, nous te baisons. Rien n’est trop beau pour toi. Aujourd’hui encore, toutes les craintes que tu nous inspires et les joies si aiguës se mêlent avec la douleur de ne plus jamais pouvoir t’aimer. Nous sommes entières, à toi. Love-toi dans nos bras et ne nous quitte jamais plus. 

Christelle Lison

Une deuxième guindaille sur le pavé – Les Aventuriers du Pavé maudit

« Nadzeya OSTAPCHUK – Championne Biélorusse – Lanceuse de Pavé – par Christo »

Mais comment se fait-il que notre Nadzeya adorée, cette délicieuse femme, est devenue l’égérie du Pavé Académique de l’ANLO ? Plus qu’une conseillère, une représentation symbolique et idyllique de tout ce que peut évoquer ce divin Pavé. 

 

Tout a commencé le 3 août 2012, lors des préparatifs des compétitions d’athlétisme des jeux olympiques de Londres. Alors que les freluquets se préparaient pour le 100 m damoiseaux, notre illustre Pavé était déjà confortablement installé dans les tribunes, un paquet de chips au Pickles sur les genoux et une main dans le slip. Comme d’habitude. Il se bidonnait en voyant les petits athlètes aux cuisses de mouche. Ce qu’il attendait, c’était du vrai sport, de la démonstration de bonhomme. Les lancés de machins, de brols et autres poids. C’était uniquement pour ça que le Pavé avait réservé ses places longtemps à l’avance. Si par réservé, on pouvait dire volé à Eric Poupaert lors d’une partie de Crapette. 

Les heures s’enchaînèrent, le Pavé admirait les artistes en maillots et body-collants. Et là, sortie de nulle part, surgissant comme un aigle noir, une brume de beauté arriva au milieu du stade. De rouge et de vert vêtue, Nadzeya venait d’apparaître dans la ligne de mire du Pavé. Ses poils de bras au vent, son quintuple menton en rebond à chacun de ses pas délicats soulevant ses 126 kg au garrot. L’athlète, la déesse de la piste, la fée directement venue de Biélorussie venait de faire exploser les mirettes du Pavé. Et dans son slip, c’était feux d’artifices et bain moussant. 

Nous n’en étions qu’aux premiers essais de lancés. Le regard aussi concentré qu’une colonie de vacances à Dachau, la princesse bodybuildée était prête à projeter tout ce qu’on lui confierait entre les doigts. Elle but quelques gorgées de sa gourde et la balança dans le public, à plus de 263 mètres. Elle était déjà en forme. Un fan lui demanda un autographe. Après avoir signé, on retrouva le stylo et son propriétaire à 118 mètres, incrusté dans un banc. L’échauffement se passait bien. 

Ce ne fut que six jours plus tard qu’eurent lieu les lancés officiels. Les marteaux et les faucilles, c’était fait. A présent, nous allions passer aux poids. Et le Pavé attendait ça avec impatience. Depuis qu’il avait croisé la démarche néandertalienne de Nadzeya, il rêvait de ce moment. Son excitation lui titillait tellement l’esprit qu’il en bavait de fièvre. 

Un poids conforme au lancé féminin de catégorie B, c’est-à-dire le genre de dame à qui tu dis « Pardon monsieur, j’le ferais plus ! » quand tu veux lui faire un clin d’œil, est de 3 kilos et 700 grammes minimum. Et il peut arriver à 4,1 réglementaire les jours de tempête. 

Le Pavé, après avoir jeûné et s’il rentre son ventre, il arrive à 1,7 kg. Mais là, il se sentait investi d’une mission. Cela faisait presque une semaine qu’il s’enfilait tartiflette et raclette de fondue bourguignonne au fromage, au lard et au saindoux. Il approchait tout doucement mais sûrement des 4 kg. Il avait même enfilé une paire de chaussettes en laine et remis son vlek Villon pour arrondir. 

Dans les micros, le nom d’Ostapchuk venait d’être beuglé. On demandait à la championne Biélorusse de s’approcher de la piste de lancer. Et alors que cette charmante créature, à la largeur d’épaule reliant Koksijde à Knokke, saluait la foule, le Pavé se dit que c’était le moment. C’était l’instant. Maintenant ou jamais. 

Oui, le Pavé accourut jusqu’à la princesse de l’Est et se laissa tomber directement dans sa main. Ils échangèrent un regard surpris et fougueux à la fois. Le Pavé bandait comme un colosse et la Biélorusse tombait également amoureuse. Il ne fallut pas longtemps avant que les deux tourtereaux ne partagent leurs fluides buccaux. Il y avait de la salive de Pavé jusqu’au quatrième menton de la gourmande. Ça lui remontait même sur la moustache. Mais l’instant fut coupé par l’arrivée d’un arbitre. Il demanda directement si le poids que Nadzeya serrait contre elle était conforme, bien qu’il ne soit pas sphérique. La femme musclée ne comprit pas directement la question mais quelques secondes plus tard, les juges acceptèrent et invitèrent la sportive à lancer son poids. Déjà ? Se séparer ? Briser cet amour si soudainement ? Le Pavé se pencha à l’oreille de sa surprenante dulcinée et lui murmura « Ne t’en fais pas… Nous nous retrouverons très bientôt… Lance-moi aussi loin que tu m’aimes et je te reviendrai plus hardi et avec plus d’ardeur que je ne pourrais jamais t’en offrir. ». Il eut à peine le temps de finir sa phrase que Nadzeya propulsa le Pavé à l’autre bout de son propre horizon. 

A 21,58 mètres, le Pavé atterrit. Heureux. Amoureux. Un nouveau record venait d’éclater. Une passion était née. 

Depuis, le Pavé a gougnotté plus que de raison sa douce Biélorusse, il l’a fourragée avec avidité et détermination. Ils ont eu trois briques et un marbre russe. Un mariage, deux vacances en camping et des dettes à cause de l’achat d’un jacuzzi extérieur pour leur jardin. 

Bref, un vrai conte de fée…  Et depuis, ils sont devenus inséparables.